Les familles

 

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Bonjour, et bienvenue dans cette visite au sein du jardin botanique de l’ISPB à la découverte des familles. Pour en profiter pleinement, nous vous conseillons de mettre la visite sur pause à chaque fois que vous entendrez le son « DING », le temps de vous rendre à la prochaine plante en suivant le plan. Alors ouvrez grand vos oreilles, préparez vos sens, nous serons vos guides pour cette balade au fil des plantes. 

Commençons avec une famille très importante des Angiospermes, répandue dans le monde entier : les Astéracées (autrefois appelées les Composées). Cette famille compte plus de 23 600 espèces réparties en 1 600 genres. Très évoluée, elle comporte surtout des plantes herbacées mais aussi quelques arbres, arbustes et lianes. On trouve dans cette famille des plantes alimentaires (comme la laitue, l’endive…), des plantes médicinales (comme l’arnica, la camomille…), des plantes ornementales (comme les chrysanthèmes, les dahlias ou les marguerites…) mais aussi des plantes présentant des risques pour la santé (tel que l’ambroisie ou le séneçon). La principale caractéristique de cette famille se trouve au niveau des fleurs. Elles sont toutes petites et réunies en une  inflorescence compact, le capitule. En effet, nous vous invitons à observer attentivement ce que l’on appellerait communément une “fleur de souci” car en réalité c’est une « fausse » fleur, il s’agit d’une inflorescenceUne petite explication est nécessaire. Tout ce qui est jaune-orangé et que vous seriez tenté d’appeler fleur, est en réalité une association de nombreuses fleurs. Vous trouverez au centre de celles-ci de toutes petites fleurs tubulées. Elles sont hermaphrodites et sont aussi appelées fleurons. Elles sont entourées par une couronne de fleurs ligulée femelles. L’ensemble de ces deux types de petites fleurs semblent formées une « fleur composée » …d’où l’ancien nom de la famille. Ceci étant dit, une autre caractéristique de cette famille concerne les étamines qui seront soudées par les anthères. On parle donc de fleurs synanthérées. Concernant les fruits, ces derniers sont secs , indéhiscents et contiennent une seule graine, ils sont donc de type akène. Suivant l’espèce, ils pourront être tous identiques sur le capitule ou ils pourront prendre plusieurs formes en fonction de la fleur dont ils proviennent. Par exemple, le souci, Calendula officinalis produit ainsi 3 formes d’akènes différents. Suivant l’espèce, ils seront surmontés ou non d’un pappus en forme de parachute ce qui facilitera leur dispersion par le vent … pensez au pissenlit !

Les Plantaginacées comptent 1900 espèces cosmopolites principalement retrouvées dans les régions tempérées. Cette famille comporte des espèces bien connues des pharmaciens comme la digitale pourpre (Digitalis purpurea), la digitale jaune (Digitalis lutea), ainsi que le plantain lancéolé (Plantago lanceolata). Comme la plupart des Plantaginacées, le plantain lancéolé est une plante herbacée. L’aspect général des espèces de cette famille est très varié, mais leurs fleurs ont toujours un plan de symétrie vertical, deux étamines plus grandes que les autres et un ovaire à 2 carpelles. L’inflorescence dans cette famille peut être en grappe, en capitule ou en épi, comme pour le plantain qui a ses fleurs regroupées en courts épis brunâtres ovoïdes à l’extrémité d’un long pédoncule. La corolle est en principe bilabiée, mais est en fait d’aspect variable selon les espèces. Chez les plantains, la corolle est tétramère par soudure de pétales supérieurs. Vous pouvez observer leurs minuscules fleurs blanchâtres entre juin et octobre avec leurs longues étamines blanc-jaune saillantes. Dans cette famille, le fruit est une capsule déhiscente par des fentes, par des pores ou par un couvercle, comme la pyxide des plantains. Les feuilles du plantain lancéolé sont allongées et lancéolées, d’où son nom. Elles sont disposées en rosette basale et parcourues de nervures presque parallèles. La forme de ses feuilles permet de le différencier du grand plantain (Plantago major), qui lui a des feuilles ovales.

Les Solanacées sont une des 5 familles appartenant à l’ordre des Solanales. Cette famille est composée d’environ 2550 espèces, répertoriées dans des régions chaudes et tempérées, majoritairement en Amérique du Sud. Trois quarts des espèces appartiennent au seul genre Solanum sp., qui a donné son nom à la famille. Les Solanacées contiennent des espèces très diverses, allant de plantes alimentaires courantes jusqu’aux toxiques riches en alcaloïdes, en passant par des espèces médicinales riches en principes actifs d’une grande importance pharmaceutique. Nous pouvons notamment citer la belladone, la jusquiame, le datura, la pomme de terre, la tomate, le piment, les morelles et bien d’autres. Mais aujourd’hui, nous présenterons cette famille à travers l’exemple du tabac, Nicotiana tabacum. Les Solanacées sont généralement des plantes herbacées (avec toutefois quelques espèces arbustives ou en lianes). Elles ont des feuilles isolées, le plus souvent  simples mais possiblement découpées. Nous retrouvons au sein de cette famille, des inflorescences en cyme unipare ou des fleurs solitaires. Ces fleurs sont formées de 5 pétales réguliers, soudés entre eux, ce qui leur donne cette forme d’étoile ou de trompette caractéristique. La fleur possède une corolle actinomorphe de forme variable : rotacée, en cloche, ou encore sous forme d’entonnoir comme dans le tabac. Le fruit peut être charnu de type baie ou sec de type capsule, comme c’est le cas pour le tabac. Dans cette famille, la pollinisation se fait grâce aux insectes, et non grâce au vent. Regardons plus attentivement le tabac, c’est une herbacée annuelle de 1 m de haut, robuste avec une tige dressée et circulaire. Le tabac possède de grandes feuilles simples  entières, alternes, sessiles, décurrentes et ovales à pointes aiguës. Elles sont couvertes de petits poils glanduleux qui rendent les feuilles un peu collantes au toucher. C’est dans ses feuilles séchées que nous retrouvons un alcaloïde bien connu : la nicotine. Mais je vous vois venir, ne vous hâtez pas, sa culture est très réglementée en Europe !

La famille des Rosacées, appartenant à l’ordre des Rosales, est une grande famille de plus de 3000 espèces avec de grandes variétés morphologiques. On retrouve en effet des plantes herbacées ou ligneuses avec des arbrisseaux, des arbustes et même des arbres. Vous connaissez forcément cette famille car elle comporte de nombreuses espèces que l’on retrouve sur les étals des marchés : fraises, cerises, prunes, pêches, pommes, poires et abricots ! Sur les plantes de cette famille, on trouve des feuilles  simples  ou composées  , toujours alternes et avec des stipules à la base. Les fleurs sont typiquement composées de 5 sépales, 5 pétales et de nombreuses étamines. Les fruits, vous l’aurez compris, sont variés avec des follicules, des drupes , des akènes ou des fruits complexes. D’autre part, on retrouve beaucoup d’espèces de Rosacées biosynthétisant des hétérosides cyanogènes souvent localisés dans les graines, ce qui les rend toxiques. Un exemple représentatif de cette famille est l’églantier, aussi appelé rosier sauvage, Rosa canina. C’est un arbuste épineux, comme tous les autres rosiers, avec des feuilles composées imparipennées, dont les folioles sont à bords dentés, et avec deux stipules à la base. Ces fleurs blanches ou roses claires de type 5 sont classiques de cette famille. Son fruit complexe, le cynorrhodon, en forme de petite poire rouge est rempli de “poils à gratter”. Pour être rigoureux, en réalité c’est un faux-fruit, ce sont les « graines » dures à l’intérieur qui sont les vrais fruits secs de type akènes. La paroi rouge du fruit constitue la drogue de cette espèce, et est très riche en vitamine C. On pourra donc les donner lors de grippe ou autres maladies infectieuses pour redonner de l’énergie au malade.

Passons maintenant aux Fabacées, qui comptent près de 20 000 espèces répandues dans le monde entier. Les Fabacées comprennent le genêt d’Espagne (Spartium junceum), le genêt à balais (Cytisus scoparius) ainsi que la cytise (Laburnum anagiroïdes), le robinier (Robinia pseudo-acacia) et la glycine (Wisteria sinensis). Cette famille était anciennement appelée les Légumineuses de par ses fruits qui sont des gousses, parmi lesquels on trouve les légumes secs tels que haricots, pois chiches, lentilles et fèves…. Les Fabacées sont connues pour leurs fleurs caractéristiques à corolles “en papillon” dites papilionacées, et souvent regroupées en grappes plus ou moins allongées. Le genêt à balais possède en effet de nombreuses fleurs jaune vif et lumineux à corolle papilionacée mais elles sont isolées ou insérées par deux à l’aisselle des feuilles. Souvent comparées par les poètes à des papillons d’or, ses fleurs sont observables entre avril et juillet. Les feuilles de Fabacées sont alternes et stipulées à la base. Leur forme est en revanche variable selon les espèces : on peut trouver des espèces à feuilles  simples  ou d’autres à feuilles composées de type pennées ou palmées. Une même espèce peut même parfois porter deux types de feuilles différentes. En effet, le genêt à balais possède en bas de la plante des petites feuilles composées   de 3 folioles et pétiolées, tandis que sur les rameaux supérieurs elles sont  simples  et sans pétiole. Pour différencier les deux genêts du jardin, je vous invite à toucher leur tige et noter que le genêt d’Espagne a une tige cylindrique lisse tandis que le genêt à balais a une tige anguleuse. De plus, le genêt d’Espagne possède uniquement des feuilles  simples et peu nombreuses par rapport au genêt à balais.

Continuons notre balade avec les Papavéracées. Cette famille contient 760 espèces, réparties dans les zones tempérées de l’hémisphère Nord. On y trouve par exemple le coquelicot (Papaver rhoeas), la chélidoine (Chelidonium majus) et la fumeterre (Fumaria officinalis). Les Papavéracées sont des plantes herbacées à feuilles isolées, sans stipules, souvent très découpées. Elles sont toujours pourvues d’un appareil sécréteur à latex, souvent riche en alcaloïdes. Lorsque l’on casse une partie de la plante, le latex peut s’en écouler : il est orangé dans le cas de la chélidoine mais incolore chez la fumeterre. Leur fleur, isolée ou en cyme, est entièrement dimère, c’est-à-dire qu’elle possède 2 sépales caduques, 2 verticilles de 2 pétales et de 2 à n étamines. Selon les espèces, la corolle est actinomorphe comme chez la chélidoine ou zygomorphe avec un éperon comme chez la fumeterre. Les carpelles, nombreux à l’origine, sont réduits à deux chez les genres les plus évolués, comme la fumeterre et la chélidoine. Le fruit est sec et de type capsule : pensez aux capsules de pavot ou de coquelicot par exemple ! Chez la chélidoine, issu de seulement 2 carpelles, ce fruit qui a une déhiscence paraplacentaire est appelé une silique. Dans le cas de la fumeterre, le fruit indéhiscent, ne contient plus qu’une graine. Il s’agit donc d’un akène, qui ressemble à de petites billes vertes sur la plante. Pour avoir plus d’informations spécifiques sur la fumeterre, je vous invite à écouter la visite des plantes médicinales.

Les Renonculacées sont une des 7 familles appartenant aux Renonculales. Cette famille renferme aujourd’hui  2100 espèces, telles que l’hellébore fétide, le bouton d’or, la clématite des haies, ou encore l’aconit napel. La majorité des espèces sont vivaces, des régions froides et tempérées de l’hémisphère nord. Les Renonculacées sont l’exemple typique de famille par enchaînement, ce qui veut dire que les espèces évoluées sont très différentes des primitives, mais sont toutes reliées par de nombreux intermédiaires. Il s’agit majoritairement de plantes herbacées à feuilles  simples isolées et sans stipule. Ces feuilles sont en rosette à la base ou alternes ,  simples  entières ou souvent très découpées, à nervures palmées. La fleur primitive possède un réceptacle bombé, avec des pièces florales qui s’insèrent en hélices à commencer par les tépales comme chez certaines anémones. Au cours de l’évolution, apparaissent ensuite des espèces à fleurs cyclisées, puis ayant progressivement des sépales visibles tel que les renoncules, puis des espèces dont les pétales sont transformés en nectaires comme l’hellébore et enfin apparaissent des espèces à fleurs zygomorphes, l’aconit. Les fleurs attirent les insectes grâce à leurs couleurs vives ou leur appareil nectarifère. Les fruits sont des polyakènes de petites tailles ou des follicules. Les Renonculacées attirent l’attention car leur floraison à lieu au printemps, là où les autres fleurs manquent encore. Regardons avec attention un exemple un peu à part au sein de cette famille : la Clématite des haies, Clematis vitalba. C’est une exception dans la famille car c’est une plante grimpante et ligneuse. D’autre part, ses feuilles sont opposées , composées imparipennées avec 3 à 9 folioles ovales acuminées . Ses fleurs ont 4 sépales pétaloïdes de couleur blanc/vert et sont odorantes. Ses étamines et carpelles sont insérées en spirale. Ses fruits sont des akènes à longues arêtes plumeuses, présents même en hiver. Enfin, elle est également surnommée “herbe des gueux” car les mendiants au Moyen Âge utilisaient ses feuilles irritantes pour s’infliger volontairement des ulcères cutanés et provoquer de la pitié.

La famille des Aracées est composée d’au moins 4 100 espèces différentes. Elle regroupe des plantes herbacées, vivaces, monocotylédones que l’on peut trouver majoritairement dans les régions tropicales. En France, on peut cependant trouver des arums ou gouets. Ces plantes appartiennent à l’ordre des Alismatales. Les Aracées peuvent être soit des plantes rhizomateuses comme l’arum ou des plantes épiphytes. Elle présente une inflorescence caractéristique. En effet, comme vous pouvez le voir sur l’arum : la plante présente une spathe qui entoure le spadice. Cette spathe peut être soit étalée soit repliée en forme de cornet, comme ici. Lors de la pollinisation, cette inflorescence fonctionne comme une trappe empêchant temporairement l’insecte de s’échapper, puis le libérant permettant une pollinisation croisée. Les fruits, comme vous pouvez le voir, sont souvent charnus et colorés et dispersés par les animaux. Mais attention, certaines Aracées sont toxiques et provoquent des irritations de la peau et des muqueuses buccales. En dehors des arums sauvages locaux, on trouve de très nombreuses Aracées tropicales qui ont été acclimatées pour être utilisées comme des plantes ornementales d’appartement tel que les Anthurium, les Philodendron, le Spathiphyllum et les Dieffenbacchia … Mettez bien des gants pour les entretenir, elles peuvent être irritantes !

La famille des Asparagacées regroupe 2 500 espèces différentes. Les espèces européennes sont des plantes vivaces à rhizome (asperge, muguet, petit houx) ou à bulbe tuniqué  comme la jacinthe ou le muscaris mais il existe quelques rares espèces arborescentes que l’on peut croiser dans les régions chaudes tel que l’agaves et le yuccas. La famille appartient aux monocotylédones évolués dans l’ordre des Asparagales. Cette famille est très hétérogène, la génétique moléculaire y a apporté de nombreux remaniements, incluant des espèces autrefois positionnées dans d’autres familles (Agavacées, Hyacynthacées, Liliacées ou Ruscacées …). Typique des monocotylédones, les feuilles sont  simples  avec des nervures parallèles, le limbe pouvant être étroit comme chez le muscaris ou nettement élargi suivant les espèces pour le muguet ou le sceaux de Salomon. L’insertion des feuilles est variable, elles sont souvent alternes, quelquefois opposées, verticillées voir basales. Chez certaines espèces comme le petit houx ou l’asperge, les vraies feuilles sont réduites à des écailles, ce sont alors des rameaux latéraux qui miment les feuilles et deviennent photosynthétiques : on parle alors de cladodes (qui sont épineuses chez le petit houx). L’inflorescence typique de la famille est la grappe (pensez au muguet !), mais le petit-houx a des fleurs solitaires que vous verrez insérées sur les cladodes. Les fleurs sont actinomorphes, souvent hermaphrodites, à 6 tépales libres ou soudés en clochettes plus ou moins longues (pensez au muguet, ou sceaux de Salomon). les 6 étamines sont souvent soudées aux tépales. Le gynécée est formé de 3 carpelles soudés. Le fruit est une baie souvent rouge parfois bleu-noir, sauf pour la jacinthe chez qui le fruit est une capsule. Vous l’aurez compris vous trouverez de nombreuses plantes ornementales dans cette famille telles que les jacinthes. Vous rencontrerez, également, des plantes alimentaires tel que l’asperge du genre Asparagus, dont vous consommez les jeunes pousses charnues. Et pour finir, vous trouverez, également, des plantes médicinales comme le petit houx, que vous retrouverez dans la visite correspondante.

Merci de votre attention, nous espérons que cette visite vous aura plu. Pour poursuivre votre balade, d’autres visites sont à votre disposition. Pour plus d’informations vous pouvez consulter l’onglet “les bases en botaniques”. Si certains mots utilisés ne vous semblent pas clairs, vous pouvez vous référer au lexique. Alors, avez-vous tout compris ? Pour le savoir, rendez-vous dans notre rubrique “pour réviser”.

Maintenant je veux tester mes connaissances ! 

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